ZONEMETAL

[Schakal]

Sans Pitt et Freeman, mais tout aussi sympa !


UFO continue vaillamment son bout de chemin, sans pour autant sortir de disques parce qu'il en faut, mais bien parce que l'envie est là. Et depuis quelques années, cette envie est synonyme de Vinnie Moore, le jeune guitariste ayant redonné le goût aux musiciens de se faire plaisir et surtout, de faire un grand plaisir aux fans, toujours là après des décennies. Si certains esprits chagrins sont encore à déplorer l'absence de Michael Schencker à la six cordes, voire de Paul Chapman, force est de constater que le "petit nouveau", même issu du milieu du shred, a su s'intégrer parfaitement au sein de la formation so british au point que celle-ci n'a plus produit un seul album moyen depuis 2004. Au moins.

Mais ce Seven Deadly, il faut avoir envie de l'écouter vu la pochette qui aurait pu sortir d'un quelconque combo de hair metal des '80 qui aurait voulu se la jouer méchant. Certes, UFO a (trop) souvent eu des jaquettes pour le moins étrange et à la limite (sic) de la laideur, mais là, un nouveau palier vient d'être franchi, peu en adéquation avec l'âge vénérable de certains musiciens (64 ans pour le taquin Phil Mogg et 67 pour le vétéran Paul Raymond).

Pourtant, s'arrêter à ce genre de détail serait injuste quant au travail fourni ici. La musique d'UFO n'a plus grand chose de comparable avec celle qui était pratiquée dans les glorieuses années 70. Ce n'est pas un mal bien sûr. Mais on peut légitimement se demander si cela justifie cette direction très bluesy tout en conservant une approche heavy. Mais même si cela ne sonne pas très actuel, force est de constater que c'est bien fait. Le groupe dégage un feeling incroyable ; la batterie de Andy Parker n'aura jamais sonné aussi groovy (il est d'ailleurs effarant de constater à quel point ce cogneur fut et reste sous-estimé), les guitares sont en symbioses, laissant ça et là la place à des claviers discrets et le chant est réconfortant. Mogg a de beaux restes et s'il ne peut plus avoir les mêmes prouesses vocales qu'aux premières années, ce dernier ne trouve pas son verre de whisky à moitié vide et joue de la nouvelle tessiture de sa voix. Plus râpeuse, moins nasillarde, elle colle parfaitement à cette ensemble bluesy et chaleureux et se montre même encore capable de belles prouesses.

Ainsi, Fight Night est une belle entrée en la matière, un bon hard rock très direct, in your face, avec un refrain qui apporte un surplus de mélodie bienvenue, Wonderland est une des perles de cet album avec ses paroles délirantes et son rythme endiablé, Burn Your House Down est LE morceau qui laisse pantois : habilement construit, interprété avec justesse, chanté avec conviction, il est tout simplement imparable. Des petits bijoux qui sont quelque peu contrebalancés par des titres plus faibles comme Mojo Town, lourdingue à la longue, ou la plus sirupeuse Angel Station qui manque de passion. On peut également reprocher à ce disque une trop grande homogénéité, mais heureusement, le savoir-faire des musiciens est suffisant pour créer un relief sonore, pour éviter que l'auditeur ne se tape qu'un seul bloc façon ex Union Soviétique, sans subtilité.

UFO devrait être à la retraite pour certains. Pourtant, le groupe parvient encore à se renouveler et à sortir un bon disque, sans suivre des chemins qu'il a emprunté un nombre incalculable de fois. On peut ainsi le comparer à sa version des années 70 : classe et aventureuse, en un mot, élégante. Là où certains "disciples" peinent à briller, le "maître" est toujours là, et bien là. Pourvu que cela dure encore...


Note indicative : 8/10
_________________
Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.

[Uldor]

Ouah le choc j'aurais jamais pensé qu'il tournait encore UFO !