ZONEMETAL

[J.Daniels]

Opeth Evolution XX

Nous sommes le 3 avril 2010, devant le Bataclan. On sent que la foule sait pour qui elle vient, tous connaissent, aiment, rêvent de ce moment : une soirée 100% Opeth, pour célébrer leurs 20 ans. Personne ne vient à l’aveuglette, pour découvrir, ou en connaissant de manière survolée : on sait tous que la soirée va être démentielle, que l’évènement n’est sous aucun prétexte à louper pour n’importe quel fan que ce soit.

La file s’agrandit à mesure que l’heure figurant sur nos chères places se précise : 18h30. Qui est en fait, triste désillusion après une bonne douche collective, l’heure à laquelle nous pouvons rentrer dans ce qui sera notre sanctuaire pour la soirée.
La salle se remplit petit à petit, à un rythme soutenu, l’effervescence monte, l’impatience nous gagne, l’heure avance.
Le public connaît déjà une partie du concert : la première ne sera rien de moins que l’album Blackwater Park, dans son intégralité, oui madame. L’album du succès, le plus renommé du groupe, rien que ça, on en tapisse le sol de salive tant la bête est imposante, tant on attend des morceaux qu’ils nous transportent au-delà de tout comme ils savent déjà le faire sur galette.

C’est finalement à 19h30, une bonne heure après être rentrés, que les lumières s’éteindront, nous amenant à l’instant de vérité : on veut voir Mikael et sa bande, marre d’attendre !!

Même si l’on sait à l’avance que la soirée débutera avec The Leper Affinity, c’est tout de même autre chose lorsque l’on a ce bijou monstrueux balancé dans la face.
Les chansons de l’opus sont enchaînées avec maîtrise, technique et beauté. Un collier de huit perles mesurant environ une heure et dix minutes, livré à nos oreilles avec un soin et une attention d’orfèvre. Huit, ça fait peu, et pourtant quand on connaît la bête qu’elles forment, on sait à quel point elles sont toutes intenses. De Bleak à The Funeral Portrait, en passant par The Drapery Falls et l’immense, l’épique, la dominatrice éponyme Blackwater Park (qui ose dénoncer mon manque d’objectivité ?), cette première partie du concert nous prouve que ces 20 ans ne marquent certainement pas l’âge de la retraite, loin de là, les cinq musiciens semblant au contraire être dans celui de la maturité, où l’on peut mener à bien tout ce que l’on entreprend. Seul bémol pendant cette setlist : le deuxième guitariste, sieur Åkesson, devra à plusieurs reprises changer d’instrument, ce qui rompt légèrement avec l’harmonie dans laquelle se trouvent ses confrères, mais cela est loin d’être gravissime, le show continue sans perdre pied, Åkerfeldt sans perdre haleine, c’est gé-nial. Ce dernier ne nous parle d’ailleurs pas, mais on se doute qu’il souhaite préserver l’intégrité de son chef-d’œuvre, le préserver de ses fameuses blagues. On aura juste droit à un « Merci beaucoup » à la fin, ainsi qu’à l’annonce d’un entracte de vingt minutes avant d’entamer la seconde partie, qui cette fois sera placée sous le signe du mystère.

Une fois ces vingt petites minutes de repos auditif et cervical achevées, les lumières s’éteignent une fois encore, et c’est avec le riff de la fameuse Forest of October que nos hôtes suédois nous conduisent de nouveau dans les méandres de leurs compositions alambiquées. Malheureusement, là encore Åkesson aura un problème de matériel, pendant un solo qui plus est, mais tout est loin d’être perdu, il se rattrape d’ailleurs avec brio en le finissant dignement. Une fois la traversée de la forêt accomplie, Mikael s’adresse enfin vraiment à nous, bavarde allègrement, ponctue ses discours avec ses touches d’humour qui sont devenues sa marque, que l’on apprécie ou dont on se passerait (pour ma part je trouve cela bien rafraîchissant, c’est détendu, pas pédant, et généralement assez drôle. Et laissez mon côté fanboy enfin !). Il nous confirme ce qu’une interview précédente, d’Åkesson encore, nous avait révélés : la deuxième partie sera composée d’un morceau de chaque album, dans l’ordre chronologique de leur parution, s’il vous plaît ! C’est ainsi que Morningrise est représenté par Advent, morceau Ô combien magistral s’il en est. C’est ensuite au tour d’April Ethereal de nous abrutir de sa puissante ambiance death. Elle sera suivie de The Moor, complexe, mélodique, envoûtante.
On se demande à chaque fois quelle sera la prochaine pépite à être jouée, que Mikael annonce à chaque fin de ses petits discours d’entre-chansons. Discours dans lesquels il présente également l’album dont sera tirée la chanson à venir, raconte l’histoire du groupe à chaque période, les membres qui le quittent et ceux qui le rejoignent, comment se passent les enregistrements, etc. L’ambiance est bonne, le contact aisé, bref la communication se fait vraiment facilement entre le frontman et son public, complètement acquis.
Wreath, bourrine du début à la fin, a l’effet d’une pure bombe, elle explose littéralement (aussi bien nos tympans que nos pauvres cous), mais une telle machine de guerre ne peut être suivie que d’un moment paisible, qui porte le doux nom d’Hope Leaves, qui plongera toute cette foule de brutes métalleuses en sueur dans un état second, mais de douceur cette fois. Mais cela ne fait tâche en aucune manière, c’est reposant et très agréable, la brutalité n’est pas maîtresse chez Opeth ! Nous reprenons notre visite, que nous savons bientôt finie, par un second passage dans les bois, avec la magnifique, la somptueuse, la divine (oui, je l’adore) Reverie/Harlequin Forest. Tant de beauté ! Quelle mélodie ! Absolument parfaite, et si bien adaptée en concert ! Enfin, le moment tant attendu et à la fois redouté : le dernier morceau, qui représentera le mitigé Watershed. C’est le très fameux The Lotus Eater qui s’en chargera, morceau taillé pour le live à merveille, déferlement de puissance après une intro fredonnée par un public en émoi.
Les morceaux se suivent sans heurt, on survole ainsi la belle carrière de ce groupe hors-norme, et il nous est évidemment impossible d’être déçu par le choix de cette seconde setlist, chaque morceau d’Opeth étant un régal, si bien que l’on voudrait tous les entendre ! Mais on se contente amoureusement de cette sélection, qui reste géniale bien entendu. La virtuosité de chaque musicien aide à retranscrire tout le génie de ces compositions uniques, bien que le claviériste ne soit audible qu’en tendant généreusement l’oreille, point un peu dommage, surtout lors de certains passages où son instrument est censé être mis en avant. Bon, ce n’est pas pour autant que l’on va pleurer hein, surtout lorsque notre cher leader ajoute de petites modifications à ses merveilleux soli, ou lorsqu’Axenrot le batteur déverse de ses fûts et cymbales d’agressives sonorités percutantes qui pulsent lourdement en nous.

A 22h45, le groupe quitte la scène après une ovation de la part de ses fans, le combo suédois comme les Français sont ravis, chacun peut partir chercher un repos bien mérité.
La seule petite ombre au tableau est l’annonce qu’avait fait Mikael quant au fait que la seconde setlist devait être composée de morceaux peu joués durant la carrière du groupe, ce qui n’a pas été totalement respecté, tout comme le fait que certains morceaux avaient déjà été joués lors de leur passage en octobre dernier aux côtés de Dream Theater (April Ethereal, Reverie/Harlequin Forest, The Lotus Eater). Mais on ne va certainement pas leur en vouloir, ils nous ont fait passer une soirée qui restera gravée très très longtemps dans nos mémoires. On y était, à ces putains de 20 ans !!!

Et désolé pour l'illustration qu'il n'y a pas.






Setlist :

Blackwater Park:
The Leper Affinity
Bleak
Harvest
The Drapery Falls
Dirge for November
The Funeral Portrait
Patterns in the Ivy
Blackwater Park

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Forest of October
Advent
April Ethereal
The Moor
Wreath
Hope Leaves
Reverie/Harlequin Forest
The Lotus Eater

[Barak]

Et dire que j'ai raté ce concert alors que j'avais une place. putaindeputaindeputain. Sinon joli report, ça me dégoûte encore un peu plus.
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Metalsickness.com

[I_Kirk_Your_Ass]

Putain de merde, raté ça à cause de l'autorité parentale c'est dégoutant.

[Sensei]

Personnellement je trouve ça un peu craignos de jouer un album en entier puis quelques musiques de part et d'autre. Certes Blackwater Park est très bon, mais ça donne l'impression que le reste de leur disco est plus mauvais, non ?
Si je vais voir un groupe fêter ses 20 ans, c'est pas vraiment pour me bouffer un album puis quelques autres à côté...
Sinon bon live report, y'a pas à dire.
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Entre une empoisonneuse et une mauvaise cuisinière il n'y a qu'une différence d'intention.

[J.Daniels]

Merci beaucoup!

Beh pour te répondre Sensei, je pense qu'ils ont voulu faire quelque chose d'original pour l'occasion, et étant donné que BP est leur album le plus encensé, le plus apprécié par les fans, ils ont du le mettre en avant pour faire plaisir à la majorité. Après je comprends que ce type d'agencement ne puisse pas plaire.

[Nico]

J'aurais vraiment aimé en être mais c'était sold out trop tôt pour moi. Sinon je trouve ça un peu limite aussi, sachant que pour moi BP est loin d'être le meilleur ça fait un peu opération marketing... Mais bon je suppose que les 20 c'est pour les fans et si c'est le préféré des fans... Enfin justement je trouve ça encore moins convaincant, c'est sûrement l'album le plus accessible donc celui par lequel on découvre Opeth, mais pas le meilleur quand on est un vrai fanboy.

Bref, bon report sinon !

[PoC]

Excellent report !
Pour ma part j'ai boycotté cet anniversaire suite au trop plein de rIgOlAdE accumulée lors de leur dernier concert auquel j'ai assisté : je rie encore des blagues de sieur Åkerfeldt...
Mais je suis heureux d'apprendre qu'il a fermé sa bouche lors de BWP (ouf pour vous !). Je trouve d'ailleurs le concept plutôt sympa, surtout s'ils ont enchainé ensuite avec des pistes de toutes leur disco.
J'irai à leur 30 ans s'ils jouent Deliverance en full complete HD DolbySuround :]
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Tu la sens cette bonne odeur de fitness ?!
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[J.Daniels]

@Nico : Donc pour toi c'est lequel le meilleur quand on est un vrai fanboy, sachant que ça reste tout de même un choix totalement subjectif?

[Nico]

Bien sûr c'est complètement subjectif et ça n'a pas vocation de vérité universelle, il me semble juste que ce n'est ni le plus "profond" ni le plus "intense". Perso mon coeur balance entre Deliverance et Still Life, j'aurais préféré avoir un de ceux-là en intégrale, mais on peut pas satisfaire tout le monde.

[J.Daniels]

Moi non plus ce n'est pas mon préféré, mais bon après s'il avait choisi un autre album ça aurait fait d'autres mécontents, etc.
Comme tu dis, on ne peut pas satisfaire tout le monde, et là il a voulu satisfaire la majorité.
Mais pour en revenir à ton message précédent, je trouve ça insensé de dire que BP ne peut être l'album préféré d'un fanboy.

[Nico]

J'ai peut-être exagéré, je ne voulais pas dire que ça ne peut pas l'être, juste que pour moi un fan aurait a priori tendance à préférer l'album le plus "travaillé" à l'album le plus accessible (attention, je ne dis pas que BP n'est pas travaillé, juste que je trouve un petit truc en plus dans Deliverance ou SL). C'est clair que celui-là tout le monde l'apprécie, il fait le consensus chez les fans comme chez les moins fans, et moi y compris... Je regrette juste un peu l'absence de prise de risque, même si je reconnais que le concept est sympa.

[Uldor]

C'est du chipotage les gars, un album d'Opeth en live intégral ça doit être monstrueux ! Quel que soit l'album !

[J.Daniels]

Je vois ce que tu veux dire Nico. Mais bon, un fan peut préférer un album plus "travaillé" comme tu dis, mais certains préféreront l'album qui leur procure le plus de sensations, ce qui là est plus subjectif que le fait qu'un album soit moins "travaillé" que d'autres.

[Space Ritual]

Vous faîtes la fine bouche les gars!
Blackwater Park en intégralité, c'était quand même le pied. Pas un mot entre chaque morceau pour ne pas se disperser. 1h10 sans que je m'ennuie.

Après, chacun son album préféré.
Pour moi, c'est Blackwater Park, donc parfait.

Enfin, ils ont ressorti Advent (meilleur morceau d'Opeth)!
Même les extraits des deux derniers albums sont à peu près bien passés (surtout l'extrait de Watershed). Pas mal de potes se sont barrés d'office après le morceau de Damnation, tant pis pour eux

Concert idéal pour dire adieu à Opeth.

Dernière remarque : gros public de merde.
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C'est tout ce que t'as trouvé à foutre en attendant la mort ?

[Uldor]

DIRE ADIEU ! J'AI BIEN LU LE MOT ADIEU ?