ZONEMETAL

[Schakal]

Yaourt !


Au début des années 80, le metal connaissait plusieurs mutations, toutes plus monstrueuses les unes que les autres : le thrash connaissait ses premiers balbutiements, les pays scandinaves allaient initier la scène black metal en compagnie de Suisses, le death se préparait déjà dans l'ombre et surtout, surtout, il y a eu ce mouvement "hair metal" qui allait exploser et cartonner sur MTV, mouvement dont Mötley Crüe allait devenir le leader naturel.

Mötley Crüe... Ce qui frappe tout de suite avec le groupe de l'ex London Nikki Sixx, c'est le look tapageur des musiciens et l'aspect vampirique du guitariste Mick Mars qui, à sa décharge, est atteint d'une maladie de la peau. Look tapageur, androgyne ou limite drag-queenesque, cheveux décolorés et permanentés (le sésame d'entrée du chanteur Vince Neil résidait d'ailleurs dans sa chevelure peroxydée) et maquillage bien voyant. On se croirait de retour à l'époque des New York Dolls ou de T-Rex, mais avec les artifices vestimentaires poussés à leur paroxysme. Ensuite, ce qui est le plus frappant, c'est comment une formation montée limite à l'arrache ait pu s'imposer de la sorte.

En effet, seul le batteur Tommy Lee dispose d'un réel background musical, ces parents y ayant veillé. Sixx est devenu bassiste par défaut, quand il a voulu faire de la musique et qu'il avait volé sa quatre corde en croyant qu'il s'agissait d'une guitare, Mars arrivant à tirer son épingle du jeu et Neil pratiquant plus le yaourt qu'il ne chante réellement.

Et pourtant, il se dégage de ce premier album une pêche communicative, qui met de bonne humeur. Il y a réellement quelque chose derrière ces riffs simples et ces mélodies presque faciles. L'ensemble produit par ces bras cassés le fait. Et il le fait bien. Les refrains s'incrustent facilement dans la tête, on les fredonne tout en faisant du yaourt comme Neil ou l'on sifflote les tubes en puissance que sont Live Wire, Merry-Go-Round ou encore On With The Show sans en ressentir la moindre gêne.

Parfois plombées, souvent légères, les compositions qui forment cet album, dont la pochette est un clin d'oeil au Sticky Fingers des Rolling Stones ne sont pas toutes des perles, mais on peut voir dans cette musique une espèce de mélange entre Van Halen et du punk avec la dose de provoc' que cela comprend. Révolutionnaire sans l'être, Too Fast For Love est l'un de ces disques qui marque l'histoire et qui devient une pierre angulaire sans être parfait.

Sur ce premier opus, Mötley Crüe n'assène pas le chef d'oeuvre ultime, mais il fait l'essentiel, il se fait un nom et se créé une fan base solide tout en initiant derrière lui toute une scène. Monstrueux, à défaut d'être magistral.


Note indicative : 7/10
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Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.

[Crisis]

Ah enfin un groupe que j'ai écouté. Et assez apprécié, pas tout mais ils ont ma sympathie.
Je suis assez d'accord avec toi sur le côté bonne humeur.
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Si tu penses que la violence ne résoût rien, c'est que tu ne frappes pas assez fort.