ZONEMETAL

[Schakal]

Le crépuscule, c'est sombre


Pour beaucoup, généralement ceux qui n'apprécient pas le genre, le metal progressif, c'est de la branlette de manche qui va même pas à cent à l'heure et qui est forcément chiant parce qu'incompréhensible. Cela peut être vrai comme cela peut être faux (à peine pas normand, ça...). Beyond Twilight va (essayer de) faire mentir les détracteur du prog' de façon assez remarquable.

Venu du Danemark, contrée qui avait déjà donné un coup de pied dans la fourmilière avec Mercyful Fate en son temps, Beyond Twilight se démarque déjà avec sa pochette, un brin chargée, mais qui attire immanquablement l'oeil (pour le type du fond : ouais, c'est soit un 95c, soit un 95d...). Musicalement, le groupe sort aussi du lot en ayant une approche très heavy et lente, où le clavier de Finn Zierler, cerveau de la formation, se taille la part du lion sans pour autant chercher à en mettre plein les dents par des plans trop sophistiqués qui finiraient par nuire à l'attention de l'auditeur. Ensuite, le chanteur, à cette époque, était un gage de qualité à lui tout seul : alors que son talent explosait avec Ark, Jorn Lande vient poser sa voix sur le projet.

Et là où Beyond Twilight termine de mettre à genoux réside dans le fait que ce Devil's Hall Of Fame est un concept album qui tire sur la science fiction : un homme se rend compte qu'il a une puce électronique en lui et, pouvant se connecter à un ordinateur, il a la capacité de pouvoir voyager dans le temps où à chaque époque, il tombera amoureux de la même femme. Bref : science fiction et tension sexuelle sont les mamelles de ce disque envoûtant.

Les compositions sont longues, les parties instrumentales se succèdent sans perdre l'auditeur même si la première écoute se doit d'être attentive : les breaks ne sont pas tous évident, les choeurs sont parfois étonnants, entre ceux de l'Armée Rouge (comme c'est le cas pour le titre éponyme) et quelque chose de plus consensuel. Rien n'est jamais flagrant, rien n'est jamais trop complexe, le groupe avance toujours sur la ligne étriquée du juste milieu et sait s'aérer. Car si l'ambiance est lourde, malsaine dans son développement, que tout est noir et quasi sans espoir, la formation joue sur les instrumentaux pour remonter ou baisser la pression. Si The Devil's Waltz est angoissante dans sa dissonance, Closing The Circle est un court moment de paix avant le final qui scelle l'histoire.

Jorn Lande en impose réellement derrière le micro, capable de montrer les dents (Hellfire) ou se montrant plus posé sans pour autant roucouler (Perfect Dark). il se fond littéralement dans l'univers méphistophélique de Beyond Twilight, même s'il ne porte pas seul le succès (somme toute relatif, on parlera ici plutôt de qualité) de ce disque sur les épaules. Zierler a su composer un univers, pas simplement de la musique. Son groupe a un son qui lui est propre, une ambiance qui lui est personnelle. Et si les schémas traditionnels ne sont pas respectés, c'est tant mieux, surtout que le groupe à la modestie de penser à ses auditeurs et de rester somme toute accessible.

The Devil's Hall Of Fame est un disque que l'on attendait pas, que beaucoup ont raté lors de sa sortie, mais qui est magnifique, quand on aime quand le heavy se fait progressif et sombre. Sans être trop facile d'accès, il n'est pas non plus fermé aux profanes du genre et mérite amplement que l'on s'y attarde. Un petit bijou du genre, injustement méconnu.


Note indicative : 8.5/10
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Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.

[PoC]

Oh, mais c'est excellent ce groupe O__o
Superbe découverte, merci Schakal !
Je m'enfile l'album au complet pour la peine et je reviens poster un avis plus mature.
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Tu la sens cette bonne odeur de fitness ?!
© € ™ $ - phrases cultes

[PoC]

Cet opus est définitivement une tuerie.
L'ambiance qui s'en dégage est envoutante. Et la présence vocale de Jorn Lande est telle... s'en est vraiment impressionnant...
Encore merci pour la découverte !
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Tu la sens cette bonne odeur de fitness ?!
© € ™ $ - phrases cultes

[Schakal]

Merci !

J'ai les deux autres albums du groupe, je les chroniquerai un de ces jours.
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Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.