ZONEMETAL

[Sensei]

Cette chronique va sûrement passer comme un fantôme au milieu de toutes celles de Schakal, mais tant pis je la poste.

Mirror Stares Back Again

Pour être honnête, je connais très peu ce groupe, mais les rares fois où j’avais écouté ça j’accrochais. Alors lorsque je suis arrivé au Leclerc du coin et que j’ai vu cet EP dans les bacs, venant tout juste de sortir, je me suis jeté dessus tel un mort de faim afin de commencer ma plongée dans l’univers de ces ricains. La boîte est cartonnée mais la pochette est somptueuse.

Passons désormais au fond, il s’agit d’un EP donc on n’aura pas beaucoup de chansons… Mais pour un total de 30 minutes ! Et oui là où on se tape un album complet qui fait 36 minutes pour 12 chansons, on a le droit ici à 30 minutes pour… 3 musiques seulement. Pour le prix réduit qu’il coûte, c’est franchement une bonne affaire. Par contre niveau titre, on a le droit à un truc incompréhensible qui sonne bien mais qui doit être dur à citer, essayez de dire le nom du groupe suivi du titre (jeu puéril mais amusant).

Le ton est donné dès l’introduction de Specular Reflection avec un air de piano oppressant rappelant les plus grands films de suspens des années 30-40. Puis intervient le growl surpuissant de Tommy Rogers, notre frontman/pianiste. Il faut avouer que dans ce genre, son gueulement est assez peu représenté. La plupart des pistes sont avec la voix hurlée, laissant place à quelques breaks ou refrains planants chantés à la voix claire. Celle-ci est d’ailleurs impressionnante par le fait qu’elle fait un subtil contraste dans chacune des chansons, je pense notamment au refrain dans Specular Reflection qui intervient au bout de presque 4 minutes, avec avant beaucoup de bourrin. Ce mélange en ravira plus d’un vu qu’on n’a pas le droit au syndrome metalcore, où on se tape des couplets hurlés et des refrains chantés.
Les musiques en elles-mêmes sont des sortes de gros melting-pot, avec tout de même la plupart du temps les guitares aux gros riffs, la batterie qui déglingue tout, la basse inspirée qui nous sort des lignes puissantes. Puis il arrive qu’on ait soit un gros passage ambiant rappelant du Tool dans Specular Reflection, une sorte d’air de polka en plein milieu de Augment of Rebirth et une sorte de ballade mélancolique en introduction de Lunar Wilderness. Mais surtout, le groupe innove au bout de chaque minute, on a presque pas l’impression de réentendre des passages de la piste, et d’un certain point c’est assez déconcertant. Les pistes sont très dures à traduire, et même si on n’a droit qu’à 3 chansons, 10 minutes de progressifs où les musiciens nous donnent une démonstration, il faut passer beaucoup de temps pour assimiler la subtilité de chacunes.
Sur le niveau des musiciens, comme je disais, ceux-ci sont excellents. L’introduction de Augment of Rebirth en arpège, les breaks dignes de Dillinger Escape Plan dans Lunar Wilderness, la basse qui n’est pas étouffée par ses pairs, un batteur sachant taper de toutes sortes, on a le droit à des gars qui ne font pas de la branlette et qui ne cherchent ni la facilité, ni trop de technique pour se la péter. Avec tout ça un chant qui sait se varier en growl/chant clair, Between The Buried And Me peut innover dans un genre assez peu varié.
L’auditeur est invité à une sorte de voyage vers l’inconnu, avec beaucoup de mondes parcourus par les diverses influences et les nombreux styles parcourus, et c’est surprenant mais très agréable à subir. Les musiques alternent beaucoup de genres. En revanche ce qui fait baisser un peu la barre c’est réellement cette impression d’avoir trop de genres en une seule piste, parce qu’on est content de tout écouter, on s'imagine voyager, mais lorsqu’on ressort d'une écoute complète on est un peu frustrés par la complexité de l'ensemble.

Pour conclure, cet EP est pour moi une très bonne surprise, Between The Buried And Me est un groupe avec d’énormes qualités, les musiques sont travaillées, la production est impec’, mais j’ai été une pointe déçu par l’expérimentation que le groupe a tentée, qui à mon goût est TROP présente au risque de perdre celui qui écoute. Donc je vous conseille de jeter un œil The Parallax : Hypersleep Dialogues afin de connaître le groupe pour éventuellement tenter ensuite de plonger dans Alaska et Colors qui sont certes moins techniques mais qui possèdent tous les ingrédients positifs de Between The Buried And Me. Mention spéciale à l'artwork de toute la pochette et du disque.
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Entre une empoisonneuse et une mauvaise cuisinière il n'y a qu'une différence d'intention.

[Sensei]

Je tiens à préciser que pour le titre de la chronique je n'ai pas pu rentrer tous les caractères et que j'ai dû me résigner à écrire seulement "The parallax EP"
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Entre une empoisonneuse et une mauvaise cuisinière il n'y a qu'une différence d'intention.