Schakal Addict !

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Posté le: Dim Sep 04, 2011 3:01 pm Sujet du message: Luca Turilli's Dreamquest - Lost Horizons (2006) |
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Sur les plates-bandes de Nightwish
Luca Turilli n'est pas le genre d'homme à aimer perdre son temps. Alors qu'il bouclait le troisième volet de la trilogie parue sous son nom propre, il s'attaque à ce projet qui lui tenait à coeur. Seulement, ici, il laisse la guitare à Dominique Leurquin pour se consacrer uniquement sur les claviers et la programmation. Et il n'emploie pas de chanteur sur ce coup, mais une chanteuse mystérieuse, répondant au pseudonyme de Myst (essayez de l'appeler ainsi dans la rue, vous verrez qu'elle se retournera, à condition que ce soit bien elle, soit dit en passant).
On reconnait malgré tout le style de composition de l'Italien qui ne sait pas faire grand chose d'autre : du metal à tendance symphonique, a tendance héroïque, ponctué par des choeurs sortis de ces opéras qui l'ont bercé dans sa jeunesse. La différence réside dans certaines sonorités plus électroniques, quelques beats étrangement technoïdes comme Nightwish avait pu le faire sur des titres comme Wish I Had An Angel en 2004. Oui, à l'époque ou Nightwish savait encore faire parler la poudre.
Sans parler de clonage, on peut parler de métissage, ce qui n'est pas forcément un mal. Construit sur des rythmiques proches de celles de Rhapsody Of Fire avec comme par hasard une ballade légère interprétée en italien (Sospiro Dovino), mais avec une chanteuse lyrique, Turilli ne propose rien de neuf, mais à défaut, quelque chose d'intéressant. S'arrangeant pour donner du rythme, ponctuer ses compositions de refrains puissants et catchy à la fois, misant beaucoup sur la force des choeurs, il ne révolutionne en rien ce qui est fait depuis la seconde moitié des années 90 dans ce genre par les ténors que sont Therion car faute de moyens, il ne peut s'entourer d'un orchestre philharmonique pour cela ni des sopranos nécessaires. Cependant, il sait encore composer des titres directs, qui vont droit au but. Ce qui n'est pas rien.
L'atout premier de cet album reste néanmoins Myst qui se cache dans le brouillard (désolé). Sa voix, qui ressemble parfois à celle de Tarja Turunen a également la particularité d'être plus légère, rarement agaçante. Sur les titres les plus relevés comme Virus ou Black Rose, elle se montre même impériale, ne poussant pas trop, n'en faisant pas trop. Bref, ne rentrant pas dans la plupart des travers des groupes à chanteuses qui poussaient le lyrisme au point d'en devenir insupportable.
Mais on peut aussi regretter une certaine absence de prises de risques, une espèce d’homogénéité qui lasse un peu à la longue. Les morceaux, pris dans leur individualité, sont bons. Pris dans leur ensemble, ils se fondent un peu l'un dans l'autre, formant une masse compacte, un peu regrettable au vue du potentiel.
Seul l'avenir nous dira si cet album connaîtra un jour une suite. L'enthousiasme de Turilli semble depuis être bien émoussé et cinq ans plus tard, il ne reste plus que cet unique album à la pochette monstrueuse, mais qui peut largement consoler les fans de Nightwish déçus de la tournure prise par leur groupe fétiche. Mais de là à crier au chef d'oeuvre...
Note indicative : 7/10 _________________ Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie. |
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