ZONEMETAL

[Schakal]

Entre virilité et paillettes


En 1973, le hard rock n'en était plus à ses balbutiements. Led Zeppelin faisait déjà parti des dinosaures, ainsi que Deep Purple et Uriah Heep. Black Sabbath déversait déjà des chapes de plomb entre deux rails de coke et le Alice Cooper Band allait bientôt se séparer. Mais le hard rock connaissait ses premières mutations : le rock progressif devenait à la mode, les Yes et autres Jethro Tull étant de gros vendeurs dans le genre, au point où le Dirigeable et le Sab' en venaient à mâtiner leur musique originale pour la faire dévier vers des univers plus complexe.

Issu d'une nouvelle vague, Queen s'était fait un nom avant d'enregistrer son premier album. Fondé sur les cendres de Smile, groupe fondé en 1969 par le guitariste Brian May, la formation avait une solide réputation scénique, où les prestations énergiques leur permettait de voler la vedette aux têtes d'affiche, menée par un frontman exceptionnel en la personne de Farrokh Bulsara, plus connu sous le nom de Freddie Mercury. Il sera également à l'origine du nom de groupe, Queen voulant dire "reine", mais également "homosexuel" en argot.

Les musiciens ont des influences diverses : les Beatles, Jimi Hendrix, T-Rex, Led Zeppelin et ils en font un melting pot assez réussi dans l'ensemble. Tour a tour heavy, rock'n'roll, glam, à la limite du prog par moment, Queen se démarque oar l'utilisation de choeurs très travaillés, inspirés par ceux de Uriah Heep, mais poussés à leur paroxysme, au point où ils prennent une place importante, voire prépondérante dans l'ensemble musicale proposé ici.

Cependant, tout est loin d'être parfait. Même s'il aura fallut deux ans à la formation pour enregistrer cet opus avec très peu de moyens, il manque cette fameuse énergie live et surtout, il y a une certaine timidité de la part de Brian May au niveau de la composition. Même s'il peut sortir les griffes par moments (Keep Yoursel Alive, les interventions dans Doing All Right), il se montre plus timoré à d'autres, manquant de punch ou de profondeur (Son And Daughter, The Night Comes Down) et peine à s'imposer à contrario d'un Freddie Mercury tout feu tout flamme, qui se plait aussi bien sur le gros hard qui tache (Great King Rat) que sur les délires glams outranciers, jouant à cache-cache avec sa sexualité encore trouble à cette époque (My Fairy King).

Ce disque saute à cloche pied d'un genre à l'autre sans vraiment proposer quelque chose de vraiment original, si ce n'est donc dans l'utilisation complexe des choeurs. Parfois violent (pour l'époque, s'entend), bien interprété dans l'ensemble par des musiciens au potentiel énorme. Bien sûr, Mercury attire déjà l'attention sur lui, de part sa voix, allant de la douceur à l'agressivité, sachant prendre des proportions épiques quand il le faut, doublé d'un bon pianiste et d'un excellent compositeur. Cet album est comme un amuse-gueule : à consommer avec modération si on ne veut pas perdre une miette du reste du menu, souvent bien plus alléchant.


Note indicative : 6.5/10


Nota : c'est quand même dingue : c'est Keep Yourself Alive qui ouvre les hostilités sur ce premier album, c'est The Show Must Go On qui achèvera Innuendo, le dernier "vrai" album de Queen. Le destin se montre parfois très farceur...
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Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.

[I_Kirk_Your_Ass]

Excellente chronique pour un bon album !

Mais un nom que je ne connais pas attire mon attention Uriah Heep, tu le met au côté de Led Zeppelin et Deep Purple alors ça m'intéresse. Je vais aller écouter quelque morceau de ce groupe.
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Look, if you had one shot or one opportunity to seize everything you ever wanted in one moment, do you capture it or just let it slip ?

[Doc]