ZONEMETAL

[Schakal]

I'm singin' in the rain...



Jusqu'en 1994, le nom de Andi Deris ne provoquait qu'une espèce d'indifférence polie. Chanteur d'un groupe Allemand de seconde zone en ces temps dominés par le grunge (Pink Cream 69), il a subitement été mis sous les feux de la rampe quand il fut annoncé comme successeur de Michael Kiske au sein des citrouilles d'Helloween. Et encore, à cette époque, la formation germanique ne passionnait plus guère les foules, faute à des albums sclérosés par des égos démesurés. Le pari était difficile mais l'homme a su faire taire les sceptiques en deux albums, Master Of The Rings et The Time Of The Oath. Même si le groupe courrait derrière son glorieux passé, il retrouvait confiance en lui et le talent d'écriture de Deris n'est pas étranger à se retour en grâce.

En 1997, profitant d'une pause après une année qui aura vu les sorties de The Time Of The Oath et plus tard de High Live, Deris va s'atteler à un album solo. La question était de savoir de quel bois il allait se chauffer : allait-il jouer la carte de la sécurité et lorgner du côté d'Helloween et ainsi assurer un peu plus son assise sur le combo ou au contraire, allait-il faire un retour aux sources ? Et finalement, c'est vers cette dernière option que tend ce Come In From The Rain.

Et encore, Deris prendra le risque d'axer ce disque vers des ballades et des titres compacts et rock, assez éloignés du hard pur et dur, tournant vers du easy listening et du AOR bien souvent (le sympathique Think Higher !). Et loin d'être décevant, cela vient apporter un peu de fraîcheur, au point où l'on est étonné quand intervient le très helloweenien The King Of 7 Eyes, brut de décoffrage et rapide, sur lequel s'illustreront d'ailleurs trois autres citrouilles ou le virulent They Wait qui joue sur les ambiances, avec ses couplets gentillets qui s'effacent aux profit de refrains plus hachés et durs.

C'est cependant dans la ballade que Deris s'exprime ici le plus. Des morceaux qu'il aurait pu proposer à Helloween et surtout à Pink Cream 69 dans un autre temps mais qui terminent ici. La chanson-titre ou Good Bye Jenny n'auraient pas démérité à se retrouver sur les albums des deux formations pré-citées, mais elles finissent ici, sur une galette honorable mais qui ne retrouvera qu'un public bien plus restreint. Et si certaines de ces chansons n'échappent pas à la moulinette de la mièvrerie (Foreign Rainbow...), Deris parvient également à évoquer en toute simplicité des scénarii bien sombres par ce biais (1000 Years Away).

Come In From The Rain est un album déséquilibré au niveau du rapport de force entre les titres heavy et les plus softs, mais il reste toutefois plaisant. Mais à moins d'être particulièrement fan du personnage ou de chercher un disque susceptible de plaire à son/sa petit(e) ami(e) réfractaire au metal pur et dur, on peut passer à côté sans trop sourciller.




Note indicative : 6.5/10
_________________
Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie.