Schakal Addict !

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Posté le: Dim Sep 09, 2012 2:24 pm Sujet du message: Pain - Nothing Remains The Same (2002) |
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Wind of changes
Trois ans après un Rebirth unanimement salué outre-Rhin (la France n'ayant pas connu de sortie officielle pour cet album), Peter Tägtgren revient entre deux opus d'Hypocrisy avec un nouveau disque de Pain, Nothing Remains The Same et cette fois-ci, la musique de ce stakhanoviste du metal va connaitre une plus large diffusion, ce qui n'est pas un mal. Et du coup, Tägtgren va commencer à se faire un véritable nom dans l'Hexagone, jusqu'à l'explosion de sa popularité lorsque quelques années plus tard il assurera la première partie de Nightwish. Mais c'est brûler les étapes que d'évoquer déjà ces faits et concentrons-nous (comme le lait) sur cet album qui, s'il ouvre des portes, n'en est pas moins qu'une semi-réussite.
En effet, la musique évolue. C'est souvent bien, mais comme bien souvent, on se dirige vers quelque chose de plus mainstream, qui en définitive s'écarte de la vindicte pour se conforter dans des choses plus accessibles et par conséquent, susceptible de toucher un public plus large. L'option n'est pas condamnable, l'homme orchestre derrière tout cela s'échine depuis de nombreuses années à s'imposer dans la musique et seuls ses travaux de production faisaient réellement parler de lui, Hypocrisy n'ayant pas la même aura qu'un Entombed, d'un Dark Tranquillity ou d'un In Flames. Problème de timing ? La faute à deux premiers albums plus anecdotiques qu'autre chose ? Bref...
Donc Pain avance le cul coincé entre deux chaises. D'un côté, Tägtgren sait toujours proposer du matériel vindicatif, à l'image de brûlots comme The Game ou de It's Only Them, qui font très bien leur boulot vu qu'ils donnent une pêche d'enfer ainsi qu'une irrésistible envie de taper du pied, de faire du air-computer et de hurler à tue-tête. La reprise de Eleonor Rigby des Beatles est proche de l'originale dans le sens où on la reconnait tout de suite, mais elle se marie fort bien à l'electro-metal distillé par Pain, les plans indus se fondant à merveille dans la texture mélodique du titre. Des morceaux comme Shut Your Mouth ou Just Hate Me attirent l'attention également. La première est en effet très sautillante et fun avec un refrain simple mais efficace tandis que la seconde est clairement conçue pour être matraquée sur les ondes ou tourner en heavy rotation sur MTV (le clip style Wallace & Gromit est juste fabuleux). Puis il y a des titres comme Expelled et Fade Away qui s'apparentent à des ballades, lourdingues ou planantes, mais qui provoquent des cassures rythmiques qui peinent à être comblées.
Du coup, passé Expelled, l'album devient monotone et sans l'éclat de The Game, très certainement anecdotique, là où la première partie avait frappé fort. On peut voir là une espèce de syndrome nightwishien à proposer du travail à moitié bâclé en définitive quand on peut se retrouver face à une bombe radiophonique.
Et bizarrement, l'arrivée en France de Pain se passera assez bien même si les ventes ne seront pas pharaoniques. L'explosion de sa popularité est encore à venir, mais elle est là, tapie dans l'ombre. Les deux premiers albums sont encore complètement ignorés, mais Peter Tägtgren a enfin réussi : il s'est fait un nom dans le paysage musical.
Note indicative : 6.5 / 10 _________________ Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie. |
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