ZONEMETAL

[Krawa Jerk]

Circle Takes the Square-as the roots undo



genre: hxc psyché

durée: 44min00

label: robotic empire

année: 2004.



note: 18/20


TRACKLISTING:
1. Intro
2. Same Shade As Concrete
3. Crowquill
4. In the Nervous Light of Sunday
5. Interview at the Ruins
6. Non-Objective Portrait of Karma
7. Kill the Switch
8. A Crater to Cough In

Le trio américain Circle Takes The Square s' est fait déjà beaucoup connaître dans la scène Hardcore américaine par son style qui jure avec les modes du genre dans le pays. CTTS est orienté vers un screamo mélodique a rythmes très speedés, dans un esprit semblable à celui d' Envy avec des variations dans les paroles (bien entendu) et des rythmes le plus souvent directs et les riffs structurés de manière plus classique et moins saturés, plus propret pour la guitare, et avec un son de basse qui semble laissé en arrière plan mais joue énormément a la densité d' ensemble. Mais l'ensemble vaut celui de leurs concurrents japonais car CTTS brille par la variété du son alors qu' Envy a plus tendance a fixer des axes et les suivre; plus libres en bref.


L' album commence avec une intro dispensable, le concept étant déjà déposé par Guns n’ Roses dans "use your illusions part II ". Vient ensuite la première "vraie" chanson de l' album qui impose une très grosse cadence et un chant masculin criard et écorché soutenu par une voix féminine plutôt rude. L' asymétrie de la mélodie et son alignement approximatif à la rythmique permet d' aboutir à une très grande densité dont le coté technique joue aussi son rôle : ce coup de puissance est enchaîné a une accalmie où le groupe se repositionne sur un axe plus conventionnel afin de donner une force d'ensemble à défaut de saturer les oreilles.


Chez CTTS c'est la qualité avant la quantité : ce pont arrive très bien a éclipser la désagréable impression de départ de grand bordel. Circle passe du tout au tout avec une bonne transition entre un hardcore à rythmiques folles à un passage hyper mélodique, plutôt enchanteur. "Crowquill" est une piste plus précise avec un jeu d' ensemble plus rigoureux, moins libre mais plus précis, le rendu ne perd ni en vitesse, ni en masse. Au contraire, cette piste part comme une balle et atteint une force globale qui la rend unique dans cet album, mais le tout avec une économie remarquable d' accords de puissances, un jeu moins facile, plus aigu avec alternance entre chant écorché- chant féminin qui ajoute encore de l' originalité... Cette puissance qui se désaxe peu a peu, s' achève par une clôture invertébrée a la Nirvana, très je m'en foutiste.


"In the nervous light of sunday" est vraiment très nerveuse, à la limite de l’instinctif et stabilise le groupe dans leur jeu: la tendance de la guitare à jouer en parallaxe par rapport à la batterie reste présente mais semble mieux maîtrisée. Le tout afin que cette crise de nerfs se calme sur un pont en canon toujours en double chant, la voix du guitariste étant plus écorchée et folle que jamais sur une batterie qui semble enfin calmée, un vrai plaisir: le groupe construit globalement ses morceaux en deux ou trois parties qui ne se répètent pas vraiment et qui pour l' instant varient totalement d' un titre à l'autre : "In the nervous light of sunday" confirme l' opinion qu'on peut se faire sur le groupe et sur cet enregistrement: Si vous avez apprécié les

premières, il y a matière a prendre son pied avec celle ci. La chanson suivante "Interview at the Ruins" est un véritable paradoxe: CTTS qui était souvent en rythmes de mitraillette semble la devenir hyper carrés avec plus d' accords de puissance, la voix principale toujours écorchée
et chevrotante mais avec pour cette fois des samples présents tout au long de la chanson, résolument plus calme et mélodique , avec un sample principal excellent, car bien choisi dans sa sonorité et indéfinissable : ce qui tourne autour de lui va à la perfection, on passe de la crise névrosée à un ovni difficilement identifiable, ni même comparable à un autre groupe, nos serviteurs créent a partir de grosses recherches surtout au niveau vocal et sampling sur cette piste qu' ils dirigent.


Ensuite "A non objective Portrait of Karma" : là on est en présence de ce que j'appelle une bombtrack à l' état pur et au sens noble du terme: piste distribuée a foison, devenue single (hymne?) du groupe et classée en première place du classement post hardcore du portail HXCMP3.com. Cette chanson a une force parfaite de part sa structure, mais aussi par le jeux en lui même. J' aurais tendance a la comparer à "Stress Build character" de Dystopia, mais celle ci a remplacé le coté sale et malsain des névroses par un style plus éclatant, comme une révélation. Une intro qui fait fondre samples indie et guitare claire, pour créer une ambiance parfaite à ce qui suit: la machine se lance a toute vitesse pour créer une part principale du morceau vraiment fidèle a l'identité hardcore du groupe: double chant encore une fois: male screamo+féminin HXC plutôt oldschooleux, guitare légèrement distordue et basse qui bosse dans l' ombre d' une rythmique grindeuse qui penche à faire aimer le genre à n' importe qui, j'en suis la preuve!



Puis l' alchimie en éruption se refroidit sur un pont plutôt court où tout le monde reprend ses esprits, pour permettre au groupe de boucler cette oeuvre majeure sur un accord de puissance bien entraînant qui donne envie de réécouter la chanson. De toute évidence ma préférée sur l' album. "Kill the switch" jure avec la piste d' avant par la masse qui est projetée dès le départ et cogne le plus fort qu' elle peut dans l' optique de fusion entre la violence et son autopsie, peut être même un peu confuse et en demie teintes face à des titres plus brillants et originaux, mais c'est difficile de passer juste après une bombtrack, même si la descente d'agression envoi un riff assez ingénieux qui donne au son une bonne valeur.

Finalement on se remet de celle d'avant pour apprécier "Kill the switch" à sa juste valeur: dix minutes de détente pour le groupe qui se détache un peu de la rigueur de la piste précédente et s'essaie a quelques confitures en intermittence avec la vitesse très prononcée du groupe.

La basse est plus présente que dans les pistes précédentes, surtout quand le son est moins dense, parce que parfois le son devient saturé, surtout au niveau de batterie qui termine en pétant un plomb; ça se barre dans tous les sens et c' est vraiment bon: CTTS ou la thérapie de l'agression. Cette piste est accouplée à "A Crater to Cought In", qui clôture l’album. Lunaire, mélancolique, la piste semble un peu perdue dès le départ, joué a la manière de l’intro de "A non objective..." mais la montée en force se fait dans la progression et la mesure.



Les riffs sont très simples mais lancent quelque chose de vraiment brillant, dans une espèce de langueur qui se dissipe peu a peu : au fur et à mesure que la batterie prend de la place, mais l' ensemble semble ne pas vouloir repartir dans l’agression total, rester mesurée et mélodique, un peu a la manière de interview at the ruins; Mais la force carrée du groupe reprend ses droits pour achever l' album de manière vraiment puissante et géniale, une manière de finir à la mesure de l' album, qui synthétise ses meilleurs passages, pour aboutir a cette piste, hybride angélique souillé de folies rythmiques, mais fidèle a sa sensibilité.
Une chanson à la mesure du reste de l' album.

Beau et subtil.

[adrien]
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Portait psychoillustratif du golfeur n?vropathe
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