ZONEMETAL

[ventoline]

Chroniquer un tel album relève un peu de l'exercice de style sado-masochiste. Si techniquement la musique d'Esoteric ne fait pas preuve d'originalités propre à la rendre inapte à une appellation funeral doom catégorique (et rien de plus), elle diffuse cependant son venin sous une forme peu commune pour les amateurs avertis.
Difficile ainsi pour une nouvelle approche d'un style aussi lunaire que le funeral, d'émettre une critique objective et compréhensible en évitant de se répandre en vagues digressions sur les sentiments de mon cul et blabla.

Je vais tenter de la jouer pratique comme un abri de jardin jardiland.

Tout d'abord ce putain d'album est pénétrant. N'importe qui aura fait l'effort de se plonger dans un disque de funeral comprendra ce terme, poussant peut être l'effronterie à me rétorquer que ça va un peu de soi.
Mais trois des quatre pistes de Subconscious Dissolution Into The Continuum évoluent autour du quart d'heure, alors j'insiste sur le fait que pour pénétrer ça pénètre, et en longueur.
Redites voir le titre ? Subconscious Dissolution Into The Continuum, Subconscious Dissolution Into The Continuum, Subconscious Dissolution Into The Continuum. Voila on cerne mieux l'esprit et on plonge dedans.

Englouti les amis. Je garantis pas que la première descente sera agréable pour tous tant l'aspect monolithique de la chose peut paraitre hermétique. Entendons nous bien; dans la forme on a vu bien plus extrême et débilitant, mais dans le fond l'approche peut surprendre: plutôt que de racler les bas fonds du sinistre et de la misère à outrance, Esoteric se propose de gober votre âme et de la balader dans les paysages sombres et oniriques de l'inconscient et de l'immuable. Je vous rappelle le titre ?

Et ça dissout Roger !
La musique s'étend en nappe interminables ponctuées par une excellente voix d'ours aux interventions métronomiques, et soudain alors qu'on en deviendrait presque bercé, Esoteric module la sauce et vous propulse dans un vortex insondable entre vos deux oreilles.
On aimerais parler de cette musique en terme de dimensions spatiales et d'hallucination, on chope un cosmonaute et on le balance dans le vide de l'espace du lsd plein les réservoirs.
Difficile de mieux décrire l'expérience: grandiose et terrifiante. Dans cette catégorie le morceau Blood of the eyes est une des choses des plus saisissante qu'il m'ai été donné d'écouter: mélancolique, aérien, impérial, douloureux, beau à crever, je ne sais pas à quoi raccrocher ce morceau d'anthologie si ce n'est à la vie elle même dans toute son horrible complexité.

Excellemment produit, Subconscious Dissolution Into The Continuum est un engin pas clairement identifié qui s'adresse aux clampins avides de nouveaux horizons.

[ArKaNe-]

Aprés réécoute de cet album, je suis d'accord.
Un exellent album selon moi.
_________________
Le gras, c'est la vie