ZONEMETAL

[Space Ritual]

Kiss – P.O.P.B. (Paris) – Mardi 17 juin 2008

Difficile de faire abstraction du Foot en France en ce mardi 17 juin 2008. L’équipe tricolore s’apprête à délivrer un match décisif contre l’Italie pour se qualifier pour les quarts de finale de l’Euro 2008. Eh oui, j’aime le foot et c’est presque à contrecœur que je me rends à Bercy pour aller voir Kiss, d’autant que certaines rumeurs annoncent une salle loin d’être remplie.

Mais là n’est pas la seule raison qui me fait craindre une soirée en demi-teinte. Car Kiss n’est pas un groupe que j’idolâtre au plus haut point ; beaucoup de mauvais albums, attitude poussant au mercantilisme exacerbé, groupe qui n’a rien sorti de correct depuis au bas mot 25 ans, line-up ayant changé à de nombreuses reprises, musiciens vieillissants.

Alors pourquoi débourser une somme prohibitive pour aller voir ça ?
Au-delà de mon côté gérontophile, c’est avant tout pour voir un show que je me déplace et au passage, n’en déplaise à certains, écouter des classiques qui ont marqué l’histoire du Hard Rock des 70’s. D’autant que c’est sûrement la dernière fois que le groupe jouera à Paris.

Première bonne surprise, la salle est presque comble. Seules deux bâches noires masquent les quelques sièges libres en haut des gradins. Le public est chaud, certains sont même maquillés, le vieux fan est venu en famille, voulant partager sa passion avec ses enfants. Vraiment une bonne ambiance.

Deux écrans géants ornent la scène, faisant la pub pour l’acquisition de l’album live que le groupe va jouer ce soir, disponible dès la fin du show. Les mecs n’ont pas perdu leur sens légendaire du Business. Une grande bâche siglée du logo Kiss est déployée sur la scène, annonçant le début imminent du spectacle. La foule commence à bouillir, les fans n’en pouvant plus d’attendre ; neuf ans que le groupe n’a pas foulé le sol parisien.

« You wanted the best! You’ve got the best! The hottest band in the world! Kiss !!! » Le rideau tombe, les lumières éblouissent, des feux d’artifices pétaradent et les musiciens descendent sur une plateforme venue du ciel. Le spectacle est bien présent d’entrée, il te saute à la gorge, tu ne peux plus détourner ton regard de la scène. Il faut bien le reconnaître, les armures et le maquillage, aussi kitsch soient-ils constituent une arme visuelle décisive quant à la performance du groupe.

« Deuce », le morceau introductif est le point de départ d’un énorme concert best of qui verra les musiciens jouer la quasi intégralité de l’album « Alive ». On commence à se dire qu’on a de la chance car le son est loin d’être mauvais pour une salle ayant une acoustique aussi merdique que Bercy, d’autant que le rendu sonore s’améliorera tout au long de la soirée.

La vraie surprise pour moi est la qualité de jeu des musiciens, car à force de miser sur l’image, on en oublie que ces mecs savent jouer. Le batteur cogne dur, Thommy Tayer (remplaçant controversé d’Ace Freley, mais pourquoi ?) possède une fluidité de jeu étonnante, Genne Simmons, toute langue dehors, martyrise sa basse et que dire de Paul Stanley ! A pratiquement 60 ans, le guitariste/chanteur n’a rien perdu de sa superbe. Débordant d’énergie, le véritable leader du groupe saute, coure, harangue la foule et, surtout, chante juste (à peine notera-t-on une baisse de forme sur « I Was Made For Lovin’ You ») et avec une puissance étonnante.

Les minutes passent et les classiques défilent. Paul Stanley prend son temps entre chaque morceau, jouant avec le public. Il entonne la marseillaise en son honneur, commence à jouer l’intro de « Stairway to Heaven » de Led Zep car la foule ne réagit pas suffisamment aux premiers arpèges de « Black Diamond » avant de s’arrêter dans un éclat de rire, repousse un drapeau néerlandais jeté sur la scène… C’est la totale et bien plus encore. Nous avons droit aux différents solos de chaque musicien. Le batteur s’envole sur sa plateforme balançant des effets pyrotechniques tout en martyrisant ses futs, Tayer pointe les étoiles avant de balancer des fusées via sa guitare, Simmons débarque quant à lui dans un nuage de fumigène pour cracher du (faux) sang d’un air menaçant. Seul Stanley ne se prête pas à cet exercice dont il n’avait aucunement besoin, tant il tient le devant de la scène tout au long du show.

Au bout de 1h20 de spectacle, Kiss quitte la scène après avoir balancé un superbe « Rock’n’roll all nite » sous une pluie de paillettes, pour revenir sous les ovations du public car il manque encore quelques gros classiques. « Shoud It Loud » voit Gene Simmons s’envoler sur les poutres métalliques surplombant la scène de dix mètres, le tube disco « I Was Made For Loving You » est repris en cœur par un public dansant, Paul Stanley s’envole à son tour vers une plateforme installée au milieu de la fosse pour interpréter « Love Gun » et « Detroit Rock City » clôture la soirée de façon magistrale sous une pluie d’artifices et d’explosion laissant le public comblé.

Vous l’aurez compris, ce concert aura balayé mes doutes au-delà de toute espérance. Un groupe au top de sa forme, un show démentiel, une putain d’ambiance. Un show de Kiss est une véritable ode au divertissement. On ressort de là avec la banane, en se disant qu’il fallait vivre ce moment ne serait-ce qu’une fois. J’en connais beaucoup qui aurait changé d’avis sur ce groupe s’il avait pris le risque d’être présent ce soir. Quelle soirée ! Quel concert ! Sûrement celui de l’année.

Arrivé dans les rues de Paris, pas de folie collective, la France a perdue, tout le monde s’est fait chié devant sa petite télé. Qu’il est bon parfois de ne pas se sentir concerné par les affres de la nation…





Set list en vrac :
Deuce
Strutter
Got to choose
Hotter than hell
Nothin' to lose
c'mon and love me, parasite
She
100,000 years (solo de batterire)
intro Stairways to heaven
Black Diamond
Cold gin
Let me go rock'n'nroll
Rock'n'roll all nite
Shout it out loud
Lick it up
I was made for loving you
I stole your love
I love it loud
Love gun
Detroit rock city
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C'est tout ce que t'as trouvé à foutre en attendant la mort ?

[MonsieurMaurice]

Un groupe à chier, donc.
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Capitaine de soirée.

[PoC]

[Space Ritual]

Ouais mais je te jure qu'en live, tu changes d'avis!

Et tu serais étonné de voir combien de personnes n'ont jamais écouté ce groupe (except "I was made for loving you" qui fait figure d'omni dans leur discographie) et t'affirment que c'est à chier...
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C'est tout ce que t'as trouvé à foutre en attendant la mort ?

[Ultravomit-boy]

j'aurais plus dis d'OVNI que d'omni ...

EDIT : quoique y'a peut etre jeu de mots ...
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t'as déjà remarqué que sur "carotte" si on remplaçait le "c" par "s", le "a" par "o", le "r" par "d", et les deux "t" par "mi" ça faisait "sodomie" ?