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Doc

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J’ai commencé à écouter du rock en 2001, quand j’ai vu au cinéma , j’avais 14 ans, la version longue d’Apocalypse Now, sortie cette année. Et dans la salle j’ai été violemment touché par cette musique des Doors, The End, accompagnant le ballais des hélicoptères… Le lendemain je me suis jeté sur une compile des Doors. Ma mère, voyant que je commençais à écouter du rock m’a acheté trois disques qui l’avaient marqués quand elle était jeune. Il y avait Harvest de Neil Young, 1984 de Van Halen et Irish Tour de Rory Gallagher. Quatre disques (avec les Doors) que j’écoute depuis ma jeunesse, qui constituent le socle de la musique que j’aime, que je conserve toujours précieusement, et qui m’ont donné envie de jouer de la guitare. Irish Tour fait partie de ces disques qu’on écoute depuis toujours, et qu’on peut toujours réécouter, même en connaissant par cœur chaque solo de chaque morceau, sans jamais s’en lasser. J’ai toujours entretenu vis-à-vis de Gallagher un attachement passionnel, très émotionnel, pour un artiste que j’admirais, qui m’a accompagné toute ma vie, et qui était déjà mort quand je l’ai découvert. Aussi parce que je l’admire tant d’un point de vue artistique d’humain. C’était un homme généreux, sympathique, honnête, qui a toujours fui comme la peste le fric, la célébrité et les magazines people. Je vous renvoie à sa bio que j’ai écrite sur Zonemetal (et je vous la conseille, sa vie est bien particulière…).

Le disque

Irish Tour est généralement mis en avant comme « the » disque de Gallagher, le sommet de sa carrière. Personnellement je suis plus mesuré, non pas que je diminue Irish Tour, mais bien d’autres live méconnu égalent ce disque (notamment Stage Struck ou Live In Europe). Irish Tour a été enregistré en 1974 dans son Irlande natale.

Gallagher était connu pour être perpétuellement en tournée, tel un troubadour moderne, n’ayant la plupart du temps, même pas de maison. Il symbolisait l’idéal blues-rock de la route, du nomade. Ses concerts étaient mythiques (celui de l’Olympia a marqué une génération de rockeurs en France) et ses disques live ont fait sa célébrité. Gallagher est un musicien à découvrir absolument sur ses live, pas sur ses albums studio. Le guitariste ne se sentait vraiment à l’aise, lui-même, et au mieux de sa créativité que dans une salle bondée. Et plus on sent que le public le soutien, plus il entre en transe, plus le public applaudit plus il se lance dans des impros merveilleuses. Il était d’un naturel timide et ressentait le besoin qu’on le pousse. Et lorsque le public natal irlandais le poussait sur Irish Tour, cela a donné un des plus célèbres live de l’histoire du rock.

Rory Gallagher joue un rock agressif, à la fois mélodique et violent, très 70’s, un peu comme ce que faisait Led Zeppelin exactement à la même époque. L’épopée du disque est certainement le solo de guitare de Walk On Hot Coals (si vous ne devez écouter que ça), à partir de 04:45. Je sais que chacun y va de son « c’est le plus grand solo du monde », et je vais y sombrer aussi. L’improvisation centrale sur le morceau (en deux parties, avec un solo de clavier au milieu) est grandiose, très impressionnante niveau technique, scotchant niveau mélodique… pour moi un solo parfait. Il y a quelque chose dans cette succession de note qui transcende la simple musicalité. C’est d’une beauté à toute épreuve, c’est vivant, on peut sentir, comme avec Hendrix, quelque chose comme de l’énergie humaine qui s’échappe de la guitare. L’intégration totale de la guitare comme un membre organique supplémentaire.

Je ne vais pas détailler chaque piste. Mais vous dire que Craddle Rock et Tattoo’d Lady ont eu un grand succès, et à juste titre, pour leur rythmique effrénée. On trouvera aussi des musiques plus calmes pour les amateurs du genre avec deux blues/rock monumentaux : Wonder Who et Too Much Alcohol.

Ce dernier morceau montre la conscience de Gallagher de sa propre situation. L’alcool aura raison de lui. Il s’y enfonce petit à petit, jusqu’à ne plus pouvoir jouer, dans les années 80. En 1995 il est opéré d’urgence au rein, opération qui lui sera fatale. Il meut le 14 juin, il est enterré dans sa ville natale de Cork, dans la minuscule église catholique, oublié de tous. C’était en plein été, et pourtant un jour de pluie. Comme je l’ai écrit dans sa bio, Gallagher c’est une célébrité éclair pour un éclair de génie. Sa discrétion naturelle aura fait plonger sa carrière dans les oubliettes de l’histoire du rock.

“I wanna try some
One hundred per cent
Then I won’t feel a thing at all”
Rory Gallagher – Too Much Alcohol

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Sensei · Posté le: Mar Nov 17, 2009 11:15 pm Sujet du message:

Très agréablement surpris par cet irlandais... Comme quoi ils peuvent rattrapper leur niveau sportif par la musique ( haha ! ).
Certains airs me font penser au grand Deep Purple, mais avec plus de passages posés, et une atmosphère euphorique qui doit être dûe à la relation entre le public et l'artiste.
Merci pour cette découverte !
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Uldor · Posté le: Mer Nov 18, 2009 5:18 pm Sujet du message:

Ah ça c'est un très bon dossier avec la bio et tout, effectivement ce type m'est totalement inconnu, mais ton truc m'a branché j'irais choper un live quand j'aurais du temps... juste dans la bio tu met " Gallagher se place à la charnière entre les grands bluesmans blancs (Stevie Ray Vaughan, Eric Clapton, Jimi Hendrix...)" ... du coup j'ai pas pigé

! Mais tu te rattrapes largement avec ton " une célébrité éclair pour un éclair de génie "...

Chapeau-bas, j'vais essayer de choper ce Live In Europe aussi vite que je peut, ton truc m'a méchamment titillé la curiosité auditive !

Doc · Posté le: Mer Nov 18, 2009 5:58 pm Sujet du message:

Uldor : Wouh en effet, je me suis laissé emporter là... Hendrix dans les bluesmen blancs c'est fort de café en effet ! En fait si tu veux ce que j'ai voulu dire, et ce que ma phrase ne veut pas dire du tout, c'est que traditionnellement (je parle des années 30 à 70 après ce n'est plus vrai) les Noirs ont toujours joué un style de blues très chaud, peu saturé, assez doux (BB King, Muddy Waters...), alors que les Blancs avaient un style plus agressif, saturé, plus tranchant et rock (Clapton, Jimmy Page...). C'est du schématique hein. Et dans cette optique là, Hendrix était vraiment à la charnière mais penchait beaucoup vers le blues des Blancs (Miles Davis en a parlé). Bref. Si le PDG du site pouvait corriger en enlevant "blancs" de la bio, ca serait génial. Sinon Live In Europe c'est le troisième de la liste hein (je te conseille avant tout Irish Tour et Stage Struck)

Sensei : le côté euphorique on le retrouve très souvent dans les live de Gallagher. Mais je te conseille le Stage Struck, plus tardif, à une époque où il avait déjà bien sombré dans l'alcool. Même virtuosité, mêmes émotions, mais le disque est beaucoup plus sombre, plus hard-rock (alors que Irish Tour reste très blues-rock). Sur Stage Struck, jete une oreille à Bad Penny (monstrueux) et Shadow Play. Rien à envier à Deep Purple !
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Uldor · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 6:33 pm Sujet du message:

Sensei · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 7:06 pm Sujet du message:

Y'a bien quelqu'un que je n'apprécie vraiment pas, c'est Hendrix ! Certes il était très bon, mais ses musiques ne me procurent absolument rien niveau sensation, feeling ! Je préfère largement ce Rory qui vit avec chaque note.
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Doc · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 8:22 pm Sujet du message:

Ah bon ? C'est vrai qu'un Hendrix a un style de jeu très rythmique, pas toujours ultra mélodique, mais enfin entre Little Wing, sa reprise d'All Along The Watchtower et autres, il y a quand même de quoi se mettre sous la dent quand on apprécie le registre émotionnel.
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Sensei · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 8:42 pm Sujet du message:

Bah tu vois Doc, Hendrix est pour moi le premier guitar-hero branleur de manche.. je préfère de loin un Blackmore ou un Gilmour... bref voilà ce n'est que mon point de vue, et au fait : très bon album de Rory !
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Sirius · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 8:51 pm Sujet du message:

Branleur de manche ? Ouarf ! Je vois même pas le rapport avec les vrais branleurs chiants à mourir style Vai. Que tu n'aimes pas c'est une chose, mais Hendrix n'est pas du genre à balancer des notes pour en mettre plein la vue...

D'ailleurs pour moi la technique est secondaire dans son jeu car il n'essaye pas d'impressioner et on ne se frappe pas le front en se disant "ouaaaaah, il speede comme un ouf !", c'est seulement quand on essaye de jouer ses morceaux qu'on s'aperçoit que c'est franchement pas simple.
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Pourquoi appelle-t'on une chanson à succès un tube? Sans doute parce qu'il est creux
Pierre Birabeau

Sensei · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 9:11 pm Sujet du message:

Bon ok j'exagère un peu, mais quand on me dit "meilleur guitariste du monde" et tout le bordel qui va avec, je rigole bien ! C'est compliqué à jouer, mais ça casse pas 3 pattes à un canard non plus.
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Uldor · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 9:30 pm Sujet du message:

Ah ouais pis merde dire qu'Hendrix fait pas vibrer niveau feeling c'est aussi absurde que de dire que le feu ne te brûle pas... comme Doc disait, quand il joue de la gratte, c'est vraiment des sons qui lui sortent des trippes, son instrument est presque devenu un organe a part a certains moments, parfois ça touche limite a l'animal, enfin moi c'est l'effet que ça m'a fait quand j'ai maté le live de Woodstock... celui d'un zico qui communiquait parfaitement avec ses musiciens, qui était toujours ultra carré, en parfaite osmose avec la musique ( limite en transe des fois ) et qui pourtant pouvait jammer comme un porc avec la facilité que toi tu a pour écrire par exemple et faire sortir de sa guitare des sons d'un divins qui te hérissent les poils sur le bras...

D'ailleurs Hendrix est également le grand précurseur de ce son sauvage de guitare électrique a l'origine du Hard et même du métal...

Sensei · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 9:46 pm Sujet du message:

A la même époque existaient des Santana, et même Blackmore, et eux me filent quelque chose, Hendrix est réputé, ok, mais bon, il vivait sa musique c'est sûr, mais ses musiques sont longues, son chant est à côté de la plaque, et puis on peut dire merci Johnny pour l'avoir lancé en France hein.
Et puis je pense pas que Rory a eu besoin de Hendrix pour jouer de la musique.
Enfin Hendrix le précurseur, matte la naissance de Black Sabbath et Led Zeppelin, Hendrix leur a pas tenu la guitare à chacun !
Mais ça m'énerve ce gros hors-sujet alors que la chro' et l'album sont super intéressants.
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Uldor · Posté le: Jeu Nov 19, 2009 10:31 pm Sujet du message:

Enfin j'adore Hendrix mais c'est de toute façon toujours une connerie de dire que tel ou tel musicien est le meilleur du monde... merde quoi c'est d'un réducteur affligeant je trouve... et le fait qu'Hendrix ait un jeu de guitare énorme n'enlève rien a ceux de Gilmour ou Iommi c'est clair... qu'est ce que Gilmour aura put me faire planer !

Je télécharge un album de Galhagher ce week end et je vous dit ce que j'en pense. Oui désolé je télécharge mais j'ai plus de fric ^^

Doc · Posté le: Ven Nov 20, 2009 12:51 am Sujet du message:

Personnellement je comprend tes arguments Uldor, et je suis un plus grand fan de types comme Gilmour, Andrew Latimer, Steve Hackett... ce genre de guitariste au toucher "très doux" et mélodieux. Maintenant, si je peux me permettre, peut-être que tu n'as écouté les meilleurs d'Hendrix... Le grand classique reste Are You Experienced avec des rocks monumentaux comme Fire ou Foxey Lady. Mais personnellement j'ai toujours adoré les reprises made by Hendrix, que je te conseille vivement : Gloria (si vous ne connaissez pas le morceau, jetez vous sur la version des Doors), Sunshine of your love (Cream), House of the rising sun, All Along the Watchtower (Dylan)... Et puis bien sûr Voodoo Chile et Little Wing.

Content que Gallagher vous plaise en tout cas. Pour moi c'est une référence du rock'n'roll pur jus.
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Uldor · Posté le: Ven Nov 20, 2009 11:08 am Sujet du message:

Hendrix ouais je n'ai écouté que les meilleurs a peu près puisque j'ai surtout écouté le live de woodstock... je l'ai découvert en live en fait j'aime bien ça, Iron Maiden c'est pareil j'ai découvert avec le Live After Death et là Gallagher je choperais un live pour débuter, parce que l'essence de la musique c'est là qu'on la trouve selon moi...

Et puis les groupes de rock de cette période m'intéresse vachement depuis que je fait de la musique, c'est quand même des sacrés mine d'or, rien qu'Hendrix tient le batteur, dont j'ai honteusement oublié le nom, ça m'a toujours fait trembler quoi...