Schakal Addict !

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Posté le: Mar Mai 03, 2011 9:50 am Sujet du message: Helloween - Keeper Of The Seven Keys Part II (1988) |
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La citrouille qui rend chèvre
Il n'aura pas fallut longtemps à Helloween pour publier le second volet du Keeper puisque les deux albums ont été composés à la même période. Les Citrouilles poursuivent tranquillement leur chemin, la fleur au fusil et si l'on est en droit de s'attendre à quelque chose de similaire au premier chapitre de la saga, on est parti cette fois-ci pour se mettre le doigt dans l'oeil et ce, jusqu'au coude, pour rester poli.
En effet, le Part I était, fruit du hasard ou non, très marqué par le style de Kai Hansen vu que ce dernier avait signé pas moins de cinq morceaux sur huit ce qui forcément représente un déséquilibre. Le Part II se veut plus disparate, même si Michael Weikath s'impose un peu plus et même, oserons-nous dire, arrive enfin à s'exprimer pleinement.
Intéressons-nous justement au style de l'ombrageux guitariste. Contrairement à Hansen qui s'illustre dans la vitesse, Weikath ne semble pas faire de celle-ci sa priorité. Il suffit de se pencher sur le title track, longue composition de treize minutes, d'aspect mollassonne au premier abord, mais réserve son lot de surprises, avec ses montées en puissance et ses ralentissements opportuns. Le jeu se veut plus subtile, Helloween gagne en finesse et se drape d'un voile épique. On relèvera également le sens de l'humour du guitariste, qui dirige lentement mais surement le groupe dans une voie plus happy (d'où l'appellation d'origine incontrôlée de "happy metal", merci au gars du fond d'avoir suivi) comme en atteste le déjanté Dr Stein ou Rise And Fall à la fin duquel des chèvres s'expriment (oui, d'où la raison du sous-titre, mais si le gars du fond pouvait arrêter de m'interrompre un instant, merci...). Cependant, il ne renie pas la marque de fabrique de la formation en offrant un brûlot speed en ouverture, Eagle Fly Free, qui permet à chaque musicien d'exprimer son talent l'espace d'un solo.
Quant à Michael Kiske et Kai Hansen, ils font leur boulot. Le premier en impose toujours autant au chant et prend confiance en lui. Si, à l'instar du premier Keeper, il repêche encore un morceau de Ill Prophecy avec You're Always Walk Alone (A Little Time sur le Part I), il signe sa première composition originale pour le groupe avec We Got The Right, titre assez étonnant avec sa basse plus en avant qu'à l'accoutumée, lent et sujet à des montées en puissance continuelles. Le second marche sur ses propres pas, alternant up et mid tempo avec des refrains entêtants. Si Save Us est à la base un bonus track, on remarque la tendance de l'homme à pomper (un peu plus discrètement sur ce coup-ci) le travail de ses ainés puisque que le final de la chanson rappelle celui de A Light In The Black de Rainbow.
Malgré sa diversité, Keeper Of The Seven Keys Part II se veut bien plus équilibré que son grand frère et il s'imposera comme un essentiel également. Un album qui aurait du être double et qui est devenu, avec le temps, fédérateur. La quête du Graal de bon nombre de jeunes formations qui tentaient de reproduire ces deux classiques sans jamais en trouver la quintessence ni la magie, même si le temps et son travail de sape a fait son oeuvre. S'il était logique que de grosses écuries s'intéressent à la formation (EMI en tête, qui avait peur que Helloween finisse par faire de l'ombre à son poulain Iron Maiden), on était loin d'imaginer que la situation au sein du groupe soit si délicate...
Note indicative : 8.5/10 _________________ Je ne vous tuerai pas, mais rien ne m'oblige à vous sauver la vie. |
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